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Un jour, j'ai...
28 mai 2014

Un jour, j'ai... été ému

chrysalide

Afin de savourer la lecture de ce billet, je vous conseille le fond sonore suivant:

L'envie de Johnny Hallyday.

 

" Dominer ses entraves, se libérer ou alors la vie est trop torturante et vivre n'est plus supportable." - Henry Bauchau

C’était dimanche dernier.

Il faisait un temps magnifique ce soir-là, alors après avoir couché au fond d’un trou et recouvert de béton mis au lit les enfants, je me suis dit que je pourrais profiter du calme et du soleil qui n’allait pas tarder à se coucher lui aussi, en sortant un peu à l’arrière de la maison.

J’arrose quelques plantes, et je m’installe avec mon bouquin et reprends ma lecture là où je l’avais arrêtée plus tôt dans la journée lorsque j’entends un léger bourdonnement.

Pause.

Je tends l’oreille.

Plus rien.

Reprise de la lecture.

Ça revient.

Je tends l’autre oreille.

Ça s’arrête.

Je me dis que je suis tombé sur l’insecte le plus comique du monde : « Ah ouais tu te moques de moi ? Tu veux que j’aille chercher Michel Leeb et son Baygon ? »

Le bruit reprend quelques instants plus tard. Il faut que je trouve d’où il vient parce que c’est typiquement le genre de chose qui peut me rendre fou. Ça commence à m’obséder, j’entends mais je ne vois rien, pourtant il est là, tout proche, je le sais.

La poubelle. Une grande poubelle sur la terrasse. Il semblerait que j’ai trouvé l’origine du bruit. Ça vient de là. Je m’en approche. Cible localisée. A nous deux.

Je soulève le couvercle, prudemment. On ne sait jamais, j’ai peut-être affaire à un insecte d’Al-Qaïda qui veut faire son Djihad ou à un éphémère suicidaire qui veut provoquer son destin.

Je ne vois rien, ni n’entends quoi que ce soit… J’ai dû passer trop de temps au soleil, va falloir que je rentre au frais.

Je m’apprête  à refermer le couvercle quand quelque chose attire mon regard.

Une chrysalide. C’est à ce moment que je suis ému.

J’imagine une petite chenille toute courageuse et toute mignonne qui a fait un effort incroyable : elle a senti que la transformation allait avoir lieu, elle est alors partie à la recherche d’un endroit qui la mettrait à l’abri des prédateurs, elle s’est hissée jusqu’en haut de la poubelle, s’est contorsionnée pour passer par un tout petit trou pour enfin s’accrocher sous le couvercle et attaquer son relooking façon William Carnimolla. Une fois bien accrochée, elle a fait son petit travail de chenille qui doit devenir un magnifique papillon, prêt à déployer ses grandes ailes et égayer nos ciels en volant près de nous.

Et effectivement il est là ce magnifique papillon, sous mes yeux. Imaginez comme il devait être impatient de vivre sa nouvelle vie ! L’enveloppe qui abritait l’insecte est déchirée : il est sorti tout droit vers le bas à toute allure en poussant sur ses grandes ailes, pour se noyer dans l’eau de pluie que je récupère dans cette poubelle.

Le con.

 

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