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Un jour, j'ai...
28 août 2014

un jour, j'ai... eu l'air con

le con

Afin de savourer la lecture de ce billet, je vous conseille le fond sonore suivant:

Le temps ne fait rien à l'affaire de Georges Brassens

 

"Il y a des gens formidables qu'on rencontre au mauvais moment" David Foenkinos.

Il y a des fois où on aurait mieux fait de se taire.

Il y a aussi des fois où on aimerait se faire tout petit, ou avoir le don de disparaître sur-le-champ.

Voici quelques-uns de ces moments.

 

Un jour je me suis fait arrêter.

Route du Bois de Saint Joseph, 2h40 du matin.

Dur dur de rouler. Je suis fatigué. Ca fait plusieurs mois que le réveil sonne à 2h pour que j'aille bosser. Et la semaine dernière je me suis pris une maman sanglier et un de ces quatre petits ici. J'essaie donc de me concentrer sur la route. Je suis pas encore très assuré parce que j'ai le permis en poche depuis peu, en témoigne le A rouge collé à l'arrière de la voiture. Je roule au pas et donne des coups de volants quand je vois des yeux d'animaux pas loin du bord.

Deux minutes plus tard, j'arrive près de la ville, ça va mieux, ici c'est éclairé. Quelqu'un me fait des appels de phare derrière. Je sais pas ce qu'il veut. Ah il a un girophare bleu. Et quand il descend son pare soleil je vois écrit POLICE. Oh bah alors je vais p'tet m'arrêter.

On se gare sur le bas-côté, il descend, inspecte la voiture et se poste à côté de ma vitre. J'ai jamais été arrêté moi. Je ne savais pas qu'il fallait que je baisse ma vitre, jusqu'à ce qu'il toque au carreau après 30 longues secondes. J'ai chaud tout à coup, j'ai les jambes qui tremblent alors que je n'ai rien à me reprocher, mais c'est plus fort que moi!

- Bonjour Monsieur.

- Bonjoir, euh bonjour Monsieur.

- Vous allez bien? On vous suit depuis le bois, vous rouliez doucement en faisant des écarts sur la route. Vous savez que c'est pas bien de boire et de conduire, surtout avec un A derrière?

Je suis incapable de lui dire quoi que ce soit, j'ai la bouche qui reste ouverte, il me croira jamais si je lui parle des sangliers de la semaine dernière car pour lui j'ai picolé et je passais par la petite route pour être traquille! La seule chose que j'arrive à faire, c'est lui montrer le petit oiseau blanc d'Auchan brodé sur l'avant de mon pull rouge. Imaginez un peu la surprise du policier qui voit un demeuré la bouche ouverte et tout tremblant lui montrer un oiseau...

- Je peux voir vos papiers s'il vous plaît?

Et là, miracle, ma voix revient:

- Pourquoi, vous êtes de la police?

 

Un jour je suis passé à la télé.

J'ai donc bossé à Auchan. Plusieurs années, le temps de connaître tous les employés, de sympathiser avec des clients.

Un matin pendant ma pause, je discute avec le chef du rayon multimédia de mon problème d'appreil photo numérique que j'avais acheté il y a peu dans son rayon. Je lui explique que les photos sont barrées de lignes horizontales gris clair et gris foncé. Il me dit de passer le voir dans l'après midi et qu'il allait regarder ça.

J'arrive sur les coups de 16h. C'est l'heure d'affluence. Je serre les mains des collègues, discute avec, dis bonjour aux clients que je reconnais et qui me reconnaissent. J'ai le sentiment d'être une star, j'ai le sourire qui s'étend d'une oreille à l'autre.

Je vois le chef. Il installe une télé à écran géant dans l'allée centrale. Elle est reliée à un ordinateur. Aujourd'hui c'est banal, mais il y a 12 ans ça l'était moins, en témoigne l'affluence autour de l'écran. Le chef prend mon appareil photo et commence à regarder. Il me dit que c'est bizarre, pour un appareil de cette marque de déconner au bout de si peu de temps.

On va regarder les photos qu'il me dit. Ok que je lui réponds. Mais l'appareil ne s'allume pas.

Pas grave qu'il me dit, on va mettre la carte mémoire sur l'ordinateur pour voir quel est le problème avec les photos. D'accord que je lui réponds.

Ah il y a une photo qu'il me dit. Tant mieux que je lui réponds, tu verras comme c'est moche toutes ces bandes.

Et la photo de s'afficher tout doucement sur l'écran géant de l'allée centrale. Morceau par morceau, depuis le haut de l'écran. On voit le ciel, puis on voit des nuages, puis des cheveux (tiens ce sont les miens, elle me dit rien cette photo), puis ma tête penchée vers le bas, puis mon t-shirt bleu et mes bras qui semblent se rejoindre vers le bas de mon ventre, puis... Oh putain, ma bite!

Je ne sais plus qui m'a pris en photo en train de pisser sur le bord de la route, chose que j'ai beacoup de mal à faire en temps normal et à propos de laquelle on me charrie tout le temps. Là comme j'y suis arrivé on a voulu immortaliser le moment!!

Je reste bloqué. Et là je me rappelle.

Je me rappelle où je suis.

Sur mon lieu de travail.

Avec des chefs, des collègues, des clients, qui regardent la télé...

 

Un jour j'ai fait des remplacements.

Auchan c'était bien mais à un moment donné, je me suis dit que c'était dommage d'avoir fait des études pour remplir des rayons.

Alors j'ai passé le concours de professeur des écoles pis je l'ai eu. J'ai commencé par faire des remplacements. Parfois c'était pas loin, parfois si.

Un matin le secrétaire de l'établissement vient me chercher, sourire aux lèvres. Tain j'aimais pas quand il avait cet air-là parce que ça voulait dire que j'allais voyager. Ca a pas loupé, je devais aller à 110 kilomètres d'ici.

Je monte dans la voiture et prends la route. Au bout de 60 bornes, je suis pris d'une envie de pisser monstrueuse. Je cherche un coin où je peux être tranquille parce que faire dehors, vous l'avez compris, c'est pas mon truc. Rien, pas un bois ou quoi que ce soit. Tant pis j'ai tellement envie que je m'arrête en bord de route. Je sors, déballe le tout et essaie de me concentrer malgré le traffic derrière moi. Y'a un salopard qui klaxonne. Ca y est c'est cuit j'y arriverai pas. J'ai tellement envie que j'en ai mal au bide et j'ai encore 50 bornes à faire. Tant pis j'y retourne.

J'arrive à l'école. Je rêve de me poser sur les toilettes. Surtout qu'avec le stress, j'ai en plus besoin de faire la grosse commission. On est en juin, il est 10h, il fait 30 degrés, j'ai chaud, envie de pisser et de chier et je ne sais pas où je vais pouvoir faire tout ça. Tout va bien donc.
J'irai me présenter après, y'a plus pressant en ce moment! Je cherche, tourne dans l'école, reviens sur mes pas et là je trouve la Sainte Pièce.

Vite, j'y cours (mais pas trop vite parce que sinon...), ouvre une porte, la referme aussi sec, vire les boutons du jean qui colle, le descend avec le slip et me pose sur la lunette pour tout lâcher.

Ca fait un bruit... Que j'accompgne de subtils vers "Oh putaiiiiiin, la vache j'ai failli crever, nom de Dieu j'en pouvais plus, mmmmmh, ça fait du bien sa mère..."

Je suis à la limite de l'orgasme, je sue, j'ai les jambes qui tremblent. Je suis dans un état de plénitude... Je rentre dans une transe exquise. Je rouvre les yeux d'un coup avec la peur d'avoir oublié de fermer à clé. Je souris tout bêtement en voyant le verrou fermé. Tout va bien.

Bon allez, je me lève et parle à voix haute (bah ouais je fais souvent ça quand je suis tout seul): "Bon elle est où la directrice!?"

Et là, dans les toilettes d'à côté, séparées des miennes par une cloison en bois qui ne touche ni le sol, ni le plafond, j'entends "C'est vous qui venez remplacer le maître des CE2?"

 

Et vous? Vous avez des moments de solitude à partager?

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Commentaires
P
Héhé pas mal. <br /> <br /> Je bossais à l'accueil d'une administration. Arrive un homme qui me parle directement alors que j'étais au téléphone avec un autre. Je lui crie avec un regard noir : "Vous voyez pas que je suis au téléphone!", je lève la tête en lui disant cela et m'aperçois qu'il était aveugle...
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